Caraïbes : menaces sur les lézards endémiques… Il y a urgence !
Récemment mises en évidence par des études génétiques, neuf espèces de Scinques de Porto Rico et des îles Vierges sont gravement menacées, certaines peut-être déjà éteintes. Ainsi, le Center for Biological Diversity a produit un rapport en faveur de la protection de ces espèces endémiques des Caraïbes sous administration états-unienne.
L’introduction de prédateurs tels les mangoustes, les chats ou les poules, sont la cause essentielle de disparition de la biodiversité des Caraïbes, en particulier des petits vertébrés comme les reptiles. A cela s’ajoute évidemment la destruction de l’habitat en particulier due à l’urbanisation et à l‘agriculture.
L’endémisme dans cette région du monde est très important et la faune d’une grande richesse. Chaque île a ses propres espèces. Vivant sur des territoires parfois minuscules, elles sont particulièrement vulnérables car leurs effectifs réduits. Depuis la conquête européenne, beaucoup d’espèces ont déjà disparues et le déclin de celles survivantes s’accélère aujourd’hui. Si les grands reptiles comme les Iguanes cornus des caraïbes (
Cyclura spp.) font l’objet de mesures de protection et de programmes de réintroduction, les petites espèces de lézards comme les Scinques sont totalement ignorées. D’autant que ce sont des animaux discrets et difficiles à observer. D’ailleurs, toutes les espèces de petits reptiles des Grandes et Petites Antilles ne soient pas encore connues. Malheureusement, certaines ne le seront peut-être jamais car elles ont déjà disparues ou vont disparaître avant même que les herpétologues ne les décrive.
Les espèces de lézards (du groupe des scincomorphes) concernées par cette requête ont été décrites en 2012 par le célèbre herpétologue Blair Hedges de l’Université de Pennsylvanie, qui a décrit de nombreuses nouvelles espèces de reptiles aux Antilles ces dernières années. Ces lézards sont particulièrement vulnérables aux prédateurs exogènes comme les mangoustes, car ils sont terrestres, se déplacent lentement et ne sont pas du tout habitués à ce type de prédateurs. Hedges soutient évidement la demande de mise sous protection de ces espèces pour que des mesures puissent être prises et des fonds alloués car selon lui, il y a urgence.
Les espèces concernées font presque toutes partie du genre
Spondylurus. Quatre espèces sont endémiques de Porto Rico, cinq des îles Vierges. Ces petits lézards terrestres de la famille des Mabuyidés, sont des vivipares matotrophiques, c’est-à-dire que l’embryon tire une grand partie des nutriments nécessaires à son développement via les échanges avec le corps maternel grâce un placenta parmi les plus complexes au sein des reptiles. Une seule espèce est d’un genre différent, le genre
Capitellum.
En savoir plus sur le genre Spondylurus:
http://en.wikipedia.org/wiki/Spondylurus
L'étude de Hedge (2012):
http://www.hedgeslab.org/pubs/235.pdf
La pétition :
http://www.biologicaldiversity.org/campaigns/amphibian_conservation/pdfs/Caribbean_Skinks_Listing_Petition.pdf
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