La vie de couple des scinques pomme de pin.

4/5/15

Tiliqua rugosa, un curieux scincidé australien, est connu pour être un des rares reptiles non aviens monogame : les couples se reforment d’années en années jusqu’à ce que la mort les séparent. Ce fait est bien connu et est depuis longtemps étudié, mais la raison de cette monogamie échappe encore aux scientifiques. Une étude qui a duré 31 ans a permis de répondre à certaines questions. Il a déjà été mis en évidence que cette proximité pouvait permettre aux lézards de surveiller leur environnement et d’éventuels prédateurs, quand l’un mange, l’autre surveille, car ce sont des reptiles plutôt lent et donc des proies faciles. Mais reste à savoir l’intérêt du pont de vue de la reproduction. Par exemple, pourquoi les jeunes couples mettent beaucoup de temps à s’accoupler, « flirtant » pendant longtemps, alors que les vieux couples s’accouplent rapidement dès leurs « retrouvailles » printanières ? Avant et lors des accouplements les lézards sont très proches les uns des autres puis prennent quelques distances.

Ce fut un travail laborieux, étalé entre 1982 et 2012 où les scientifiques ont localisé des couples chaque jour, durant la période de reproduction. Les lézards trouvés furent marqués, environ 12 000 spécimens ont ainsi été identifiés et suivis ! 14 couples furent également suivis par GPS pour connaitre leurs déplacements. 20% des lézards capturés durant ces 20 ans furent des couples, avec une forte tendance à la monogamie puisque moins d’un tiers se sont séparés avant 5 ans de vie commune. Le couple le plus ancien va fêter ses noces d’acajou : 27 ans de mariage et ils sont toujours ensemble !

Pourquoi les jeunes couples se reproduisent-ils deux semaines plus tard que les vieux couples ? Il semble que les femelles ne soient réceptives qu’après une longue attention de la part du mâle, elles savent se faire désirer. L’expérience des vieux couples semble accélère les choses, les femelles sont plus rapidement réceptives car les partenaires « se connaissent ».

V. Noël

Sources: Discover Magazine-InkFish / herpdigest.
Leu, S., Burzacott, D., Whiting, M., & Bull, C. (2015). Mate Familiarity Affects Pairing Behaviour in a Long-Term Monogamous Lizard: Evidence from Detailed Bio-Logging and a 31-Year Field Study Ethology DOI: 10.1111/eth.12390
 
 
 

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