Les différentes familles de gekkotiens :
Les eublepharidés : Cette famille n’est constituée que de 36 espèces, mais elles sont disséminées dans de nombreuses régions du monde mais de manière très dispersée. On en trouve à l’ouest de l’Amérique du nord, au sud–ouest du Mexique et en Amérique du sud, en Afrique de l’ouest et à l’extrême est de ce même continent (Erythrée, Somalie), dans quelques régions du Moyen-Orient, d’Inde et du sud-est asiatique ainsi qu’à Bornéo et quelques îles indo-malaises. Les geckos de cette famille n’ont pas de doigts adhésifs et possèdent des paupières mobiles. Le plus connu d’entre eux est le gecko léopard,
Eublepharis macularius, qui non seulement a donné son nom à cette famille, mais est aussi un des lézards les plus populaires comme « animal de compagnie ». On y trouve des espèces de milieux arides ou semi-arides comme les
Eublepharis ou certains
Coleonyx. D’autres sont des habitants des forêts tropicales d’altitude, plutôt fraiches et très humides, comme les
Goniurosaurus ou encore l’étrange gecko chat au nom imprononçable :
Aeluroscalabotes felinus. La plupart sont terrestres ou évoluent dans la végétation basse.
Les gekkonidés : C’est le plus grand groupe de gekkotiens avec près de 1 100 espèces (au 1er mai 2016, la reptile-database en dénombre 1 078 pour être précis, mais à la vitesse où de nouvelles espèces sont décrites, on atteindra surement les 1 100 d’ici la fin de l’année…). Ils ne possèdent pas de paupières mobiles. Beaucoup possèdent des doigts adhésifs mais pas tous, les
Cyrtodactylus par exemple n’en possèdent pas. On les trouve dans le monde entier et dans des milieux très variés, l’Hemidactyle verruqueux (qui vit dans le sud de la France et en Corse) est un gekkonidé, de même que le Gecko tokay ou les ravissants
Phelsuma de Madagascar et des îles de l’Océan indien. Certains genres comme
Cyrtodactylus, Hemidactylus ou
Cnempaspis sont composés d’un grand nombre d’espèces (respectivement 218, 137 et 120 espèces), et de nombreuses nouvelles espèces sont décrites chaque année. Ce sont des espèces souvent très localisées et cryptiques c’est-à-dire très ressemblantes les unes aux autres, la génétique ayant souvent permit de les distinguer des autres populations.
A gauche: Phelsuma cepediana (Frank Vassen - wikimedia commons), à droite Cnemaspis kendallii (Photo Bdernard Dupont Wikimedia commons)
Les sphaerodactylidés : Cette famille comprend plus de 200 espèces, essentiellement américaines et notamment, d’Amérique du Sud, Centrale et des Caraïbes. Toutefois, l’Eulepte d’Europe (
Euleptes europaea) fait partie de cette famille, de même que les
Pristurus originaires d’Afrique et les
Teratoscincus, originaires du Moyen-Orient. On trouve dans cette famille les plus petits geckos qui sont aussi parmi les plus petits vertébrés terrestres du monde avec les scinques du genre
Menetia ou les caméléons nains du genre
Brookesia. Ainsi,
Sphaerodactylus ariasae et
S. parthenopion ne mesurent que 1,4 cm à 1,8 cm de longueur museau-cloaque pour un poids de 0,15 g ! Les
Sphaerodactylus sont de petits geckos vivant dans les sous-bois, arpentant la végétation basse ou la litière végétale. Certains sont très colorés avec un fort dichromatisme sexuel, les mâles étant bien colorés que les femelles, et dans de nombreux cas, on note aussi une différence de coloration entre juvéniles et adultes. On les reconnait notamment à leur corps moins aplati que d’autres geckos et leur museau pointu. Les espèces du genre
Gonatodes sont également diurnes et également originaires d’Amérique du sud et des caraïbes. Les mâles sont souvent vivement colorés, les femelles plus ternes, ils sont un peu l’équivalent américain des
Phelsuma de l’Océan Indien. Autres espèces diurnes, les
Pristurus sont terrestres et saxicoles et vivent en milieu aride à semi-aride. Le genre
Quedenfeltia, et ses deux espèces, vivent en Afrique du nord et sont également diurnes, alors que les
Saurodactylus, petites espèces également nord-africaines, sont nocturnes. L’Eulepte d’Europe (
Euleptes europaea) lui, est nocturne, et présent en quelques localités dans le sud-est de la France, notamment près du littoral et sur quelques îles. Un phénomène assez étrange chez cette espèce est la disparition – apparemment non liée aux activités humaines – de certaines populations qui ne sont plus observées durant des années puis qui réapparaissent. Les
Teratoscincus sont de petits lézards terrestres et nocturnes vivants en milieu aride reconnaissables à leurs grosses écailles qui recouvrent leur corps et leurs grands yeux à pupille fendue. De nombreux sphaerodactylidés ne pondent qu’un seul œuf par ponte même s’il y en a plusieurs par an.
A gauche: Sphaerodactylus perthenopion sur une pièce de monnaie (photo Alejandro Sanchez - Wikimedia commons). A droite: Euleptes europaea (Photo Benny Trapp - Wikimedia commons) - Les Diplodactylidés : Cette famille comprend environ 140 espèces. La plupart vivent en Australie, en Nouvelle-Zélande et de Nouvelle-Calédonie. On y trouve les magnifiques
Naultinus de Nouvelle-Zélande ainsi que les plus grandes espèces de Geckos notamment au sein des genres
Rhacodactylus ou
Hoplodactylus ainsi que les seuls gekkotiens vivipares. Ces geckos possèdent des doigts adhésifs mais pas de paupières mobiles, ils sont arboricoles ou terrestres.
A gauche: Correlophus ciliatus, à droite: Diplodactylus vittatus (photo Matt Clancy - Wikimedia commons)
Les Phyllodactylidés. On dénombre 130 espèces de Phyllodactylidés, la Tarente de Maurétanie en fait partie, mais
Euleptes europaea, que l’on nomma longtemps Phyllodactyle d’Europe (Phyllodactylus europaeus), n’en est pas, c’est un sphaerodactylidé. Cette famille est récente, puisqu’elle fut créée en 2008 sur la base d’études génétiques. La plupart des espèces vivent en Amérique, notamment en Amérique tropicale, les genres
Tarentola et
Ptyodactylus sont présentes au sud de l’Europe, en Afrique du nord et au Moyen-Orient, Amérique (genres
Garthia, Homonota, Gymnodactylus). Ces geckos possèdent des pattes adhésives mais pas de paupières mobiles. Ils sont généralement arboricoles ou saxicoles, et tous nocturnes. Les genres les plus complexes sont les genres
Tarentola, Phyllodactylus, Homonota ou
Asacus. Les doigts des
Ptyodactylus sont particuliers puisqu’au lieu d’un évasement ovale couvrant toute la longueur des doigts, ils possèdent les parties adhésives en forme de triangle à l’extrémité des doigts, d’où leur nom de « palm footed geckos » car cela fait penser aux feuilles de certains palmiers. Ils ne sont néanmoins pas les seuls gekkotiens à posséder des doigts de cette forme.
A gauche: Ptyodactylus hasselquistii (Photo : Guy Haimovitch - wikimedia commons) - A droite: Tarentola mauritanica
Les Carphodactylidés : Famille composée de seulement 30 espèces, toutes australiennes. 6 genres sont reconnus:
Nephrurus, Underwoodisaurus, Saltuarius, Phyllurus, Carphodactylus et
Oraya; les deux derniers genres ne sont composés que d'une espèce chacun. On y trouve essentiellement de petits geckos terrestres mais aussi les impressionnants
Phyllurus, équivalent australien des Uroplates, ressemblant à des écorces, plats comme des crêpes avec une queue très élargie imitant une feuille.
A gauche: Phyllurus, à droite, Nephrurus amyae.