Le Lézard des murailles, Podarcis muralis (suite)


Le Lézard des murailles passe beaucoup de temps à s’exposer au soleil. Il interrompt parfois brièvement sa thermorégulation pour gober un insecte à proximité, plus revient s’étaler de tout son long sur une pierre ou une souche. On peut s’approcher relativement près de lui, en comparaison avec d’autres lézards plus farouches ; mais il reste sur ses gardes et vous observe d’un œil. A partir d’une certaine distance, il s’éloigne légèrement ou rentre directement dans un abri proche. Il ressort en général peu de temps après que le danger soit passé (ou si vous restez bien immobile) et retourne au même endroit pour reprendre sa sieste. Il peut s’approcher très près d’un humain qui ne bouge pas, des scènes de lézard des murailles grimpant sur quelqu’un pendant sa sieste ont déjà été signalées, il leur arrive aussi de pénétrer dans les maisons, les vérandas…

Pendant la période de reproduction, au printemps, les mâles sont très actifs et bagarreurs. On peut facilement observer leur comportement territorial, juchés sur un promontoire, observant les alentours et intimidant les voisins. Les populations sont parfois très denses surtout si le milieu favorable est restreint géographiquement et entouré de milieux moins favorables. Les mâles sont généralement moins nombreux que les femelles et les juvéniles du fait de leur territorialité.

L'accouplement est généralement brutal!

Comme toutes les espèces de nos régions, le lézard des murailles est inactif en hiver. Dans le nord de son aire de répartition il entre en hibernation entre octobre et novembre pour en sortir en mars-avril, dans le sud il peut être actif plus tôt. D’ailleurs, en particulier dans le sud de sa répartition, si le soleil est au rendez-vous, on peut l’observer ponctuellement s’ensoleiller durant l’hiver et même retrouver une certaine activité si la douceur dure plusieurs jours. Dans le nord, ce comportement s’observe plutôt à la fin de l’hiver mais si l'hiver se montre anormalement doux et ensoleillé (comme en 2013 et 2014), on peut les observer même en décembre. Les juvéniles et les femelles redeviennent généralement actives plus précocement que les mâles.

C’est une espèce ovipare, la femelle dépose en général ses œufs sous des pierres, des morceaux de bois à terre, parois dans le sol s’il est assez meuble. Le nombre de ponte va de 1 à 2 dans le nord de sa répartition et jusque 3 dans le sud. Le nombre d’œufs par pontes est restreint : moins de 10 en général. L’incubation dure 6 à 11 semaines.



Femelle sans doute gravide vu l'embonpoint.


Jeune mâle la queue sectionnée. Les spécimens à la queue coupée
sont très fréquents, la queue repousserra mais lla coloration sera différente.

 
Ses prédateurs sont nombreux : rapaces, corbeaux, pies, chats domestiques, mustélidés… C’est aussi une des proies favorites des Coronelles lisses et girondines (Coronella spp.), deux espèces de petites couleuvres très communes dans toute la France mais fort discrètes. On sait en général que là où il y a des lézards des murailles en nombre, il y a des Coronelles, et inversement. J’ai d’ailleurs déjà observé des Coronelles s’ensoleiller à quelques dizaines de centimètres de lézard des murailles insouciants. Toutefois, repues ou n’ayant pas encore atteint une température corporelle suffisante, les serpents ne les chassaient pas.

Podarcis muralis (LAURENTI, 1768) est une espèce complexe, la division en sous-espèce a longtemps fait débat et est encore discuté de nos jours. Selon Vacher & Geniez (2010) ainsi que Uetz (reptile database), 11 sous-espèces sont distinguées. Ci-dessous les espèces listées par Vacher & Geniez (2010) suivies d’un dièse, celles listées par Uetz (consulté le 4 janvier 2014) suivis d’un astérisque.

Podarcis muralis albanica (BOLKAY 1919) #
Podarcis muralis beccarii (LANZA 1958) #
Podarcis muralis breviceps (BOULENGER 1905)*#
Podarcis muralis brongniardii (DAUDIN 1802)*#
Podarcis muralis colosii (TADDEI 1949)#
Podarcis muralis maculiventris (WERNER 1891)*#
Podarcis muralis marcuccii (LANZA 1956) #
Podarcis muralis merremius * (RISSO, 1826)
Podarcis muralis muralis (LAURENTI 1768) #*
Podarcis muralis nigriventris BONAPARTE 1838 #*
Podarcis muralis sammichelii LANZA 1976 #
 
En France, 2 taxas sont présents : P. muralis merremius dans l’est de la France et P. m. brongnardii dans l’ouest, le centre et le nord de la France. Toutefois, Uetz précise que la sous-espèce merremius est invalide aujourd’hui, mise en synonyme de bongnardii.
 
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Sources :
Lescure J. & De Massary C. 2013. Atlas des Amphibiens et des Reptiles de France. Editions Biotopes.
Vacher J-P & Geniez M. 2010. Les Reptiles de France, Belgique, Luxembourg et Suisse. Editions Biotopes.
Vacher J-P & Thiriez J. 2010. Atlas de répartition des amphibiens et Reptiles d'Alsace. BUFO.
 
Uetz - http://reptile-database.reptarium.cz/
 



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