Les scincidés:
Vive la complexité !

 
En bref...

Classification : Scincomorphes.

Famille crée par Nicolaus Oppell en 1811.

Nombre d’espèces : plus de 1 500.

Répartition : Tous les continents avec une plus grande diversité en Asie tropicale, Afrique, Océanie et Australie.
Morphologie : 5 cm à 80 cm, la plupart mesurent 15-25 cm. Corps cylindrique et lisse avec des écailles imbriquées, présence d’ostéodermes. Pattes souvent courtes, tous les stades de régression des pattes sont présents selon les espèces jusqu’à l’apodisme. Pas de crêtes ni fanons, dans de rares cas des écailles épineuses.

Comportements : Essentiellement terrestres, souvent fouisseurs. Quelques espèces arboricoles, d’autres semi-aquatiques. Présents dans tous types d’habitats. Généralement insectivores, les grandes espèces peuvent être omnivores voire végétariennes.

Reproduction : 45% d’espèces vivipares dont certains matrotrophique avec des degrés de placentation très diverses. Certaines espèces portent soins à leurs jeunes soit en couple soit au sein de groupes familiaux.

Particularités : Diversité, histoire évolutive, embryologie et gènes du développement, comportements sociaux et familiaux, monogamie.

 

On va parler des scinques. Mais cinq quoi ? Non, des Scinques : S-C-I-N-Q-U-E-S… Ce nom est presque inconnu parfois même des « passionnés de reptiles » et pourtant c’est la plus grande famille de « lézards » puisqu’on compte plus de 1 500 espèces et la seconde plus grande famille de reptiles, après les Colubridés (les couleuvres). Pendant longtemps, il a été très difficile de diviser cette famille en sous-familles tant elle est vaste et leur classification a donne encore la migraine aux scientifiques. C’est un groupe fascinant, particulièrement riche, complexe avec des particularités biologiques et écologiques unique chez les reptiles.

Des scinques, il y en a partout ! Depuis les dunes du Sahara où nage le poisson de sables aux forêts tropicales de Bornéo en passant par le sud de la France et même l’îlot de Clipperton qu’on peut vraiment qualifier de « trou perdu » ! En fait, mises à part les zones tempérées froides et bien sûr les zones polaires ou de très haute altitude, où que vous alliez dans le monde, vous pourriez croiser un scinque.

Ils sont cependant souvent très discrets. La plupart sont de petites espèces terricoles qui aiment creuser dans le sol pour se dissimuler, certains étant même des fouisseurs spécialisés qui ne voient presque jamais la lumière du jour. Il existe aussi de grandes espèces qui ne passent pas inaperçues comme les scinques à langue bleue australiens ou l’étrange scinque géant des îles Salomon.

 


Si la majorité des espèces sont solitaires, c’est néanmoins dans cette famille que l’on trouve les comportements sociaux les plus complexes au sein des squamates. Quelques espèces sont également monogames et fidèles, avec un record de 27 ans pour un couple de Tiliqua rugosa ! Peut-on dire que ces scinques sont parmi les reptiles les plus intelligents ? D’une certaine manière oui même s’il faut éviter l’anthropomorphisme car « l’intelligence reptilienne » reste un domaine inexploré de l’éthologie !

La biologie reproductrice des scinques est également très particulière. Il y a des espèces ovipares, d’autres vivipares avec des degrés très variable de développement du placenta. On trouve de nombreux cas de viviparité matrotrophique : les nutriments proviennent du sac vitellin (le « jaune d’œuf ») mais aussi d’échanges avec le corps de la femelle via un placenta simple. Dans de rares cas, le vitellus est très réduit, l’embryon tirant l’essentiel de ses besoins des échanges avec l’organisme maternel comme chez les mammifères placentaires… Là encore, c’est unique chez les reptiles.

 

On observe aussi toute une variété de régression des pattes voire d’apodisme et même d’adaptation totale à la vie souterraine avec régression des yeux font des scinques des sujets parfaits pour étudier les modifications au cours de l’évolution et l’action des gènes du développement. Bref, le monde des scinques est véritablement à découvrir !
 
En savoir plus...
 
 
- Qu’est-ce qu’un scinque ? Classification, diversité...

- A quoi ressemblent les scinques?

- Comment vivent-ils ? Répartition, écologie, menaces…

- Portrait : Macroscincus coctei : Une espèce disparue (Brian LL. Schnirell) (Format PDF)

- Les scinques à langue bleue du genre Tiliqua : généralités

- Portrait : Tiliqua rugosa (PDF)

- Portrait : Tiliqua adelaidensis (PDF)

- Portrait : Tiliqua occipitalis et T. multifascitata

- Portrait : Tiliqua nigrolutea

- Portrait : Tiliqua sp. Iria Jaya

- Livres : bibliographie du genre Tiliqua

- Terrariophilie : Elevage de Tiliqua scincoides

- Terrariophilie : Elevage de Tiliqua gigas

- Terrariophilie : Comment éviter les confusions entre espèces du groupe T. scincoides ?


 
Vincent NOËL. 21/07/2018. Le monde des lézards – http://tiliqua.wifeo.com
ISSN 2118-5492
 



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